Idées reçues

Les idées reçues sur la monarchie, en général, et les objections au rétablissement de la royauté en France sont abordées ici pour remettre les pendules à l’heure. C’est l’occasion de présenter, trop rapidement malheureusement, les arguments qui plaident pour le principe royal et démontrent combien il a gardé toute sa valeur politique à notre époque.

« La monarchie, c’est l’arbitraire, la tyrannie ! » : c’est ce qu’un journaliste, emporté par sa passion républicaine, s’est un jour écrié lors d’une conférence de presse dans le Nord. Un militant de l’Alliance royale lui a répondu : « il y a tout près d’ici des Belges qui ignorent le cauchemar dans lequel ils vivent : il faut absolument les prévenir ! »

Eh oui, de nombreuses idées reçues circulent sur la royauté, après tant d’années de propagande républicaine, à l’école, dans les médias ou les débats publics. Elles tiennent surtout du phantasme. En voici quelques-unes.

  • La monarchie serait un retour en arrière, une utopie dont les Français ne voudraient pas.
  • Le roi serait un incapable et un tyran en puissance.
  • L’hérédité n’a plus sa place dans notre société.
  • La monarchie est un système machiste.
  • La monarchie, c’est la féodalité, la noblesse, les privilèges.
  • En république, le pouvoir appartient au peuple.
  • La monarchie, c’est le pouvoir de l’Eglise, l’intolérance religieuse, la persécution des minorités.
  • La République a fait la France moderne.
  • La République, c’est la paix, le progrès social, la liberté, l’égalité, la fraternité.

A nous d’apporter des réponses. C’est ce que nous vous proposons en déroulant les petits dialogues ci-dessous entre un sceptique et un royaliste convaincu. Et si vous en trouvez d’autres, écrivez-nous.

En attendant, bonne lecture !

La monarchie, finalement, c’est un retour en arrière

Quand on s’est trompé de direction, et qu’on s’en rend compte, il faut bien reprendre le bon cap, non ? Vous appelez ça revenir en arrière ? Vouloir l’instauration d’une monarchie en France, ce n’est pas vivre dans le passé, c’est reposer des fondations qui ont fait leurs preuves pour faire face aux nouveaux défis.

Mais c’est une utopie !

Expliquez-moi donc comment on peut qualifier d’utopie le modèle politique qui a fait la France ? Ou alors, c’est la France elle-même qui est une utopie. A l’inverse, croire que la République pourra sortir la France de la spirale dans laquelle est tombée, n’est-ce pas plutôt cela, l’utopie ?

Peut-être, mais les Français d’aujourd’hui ne voudront pas de monarchie

Si on appelle « les Français » la classe politico-médiatique, alors, c’est certain. Encore verrez-vous les mêmes profiteurs accourir à la gamelle dès que le roi sortira de la cathédrale de Reims. Mais les Français qui sont autour de vous, ils n’attendent que cela. Regardez leur intérêt pour les familles régnantes européennes. Regardez leur défiance vis-à-vis du régime républicain. Regardez leur recherche désespérée d’un homme providentiel qui n’arrive jamais. D’après deux sondages récents, espacés de dix ans, 20% des Français seraient favorables à ce que la fonction de chef de l’Etat soit assumée par un roi : et cela malgré le matraquage républicain à l’école et dans les médias.

Un roi n’est pas forcément capable de gouverner

Aujourd’hui nous élisons les meilleurs… candidats, et les meilleurs candidats font rarement les meilleurs responsables politiques. En doutez-vous ? D’ailleurs, quels que soient ses talents politiques, le roi a cet énorme avantage de pouvoir s’entourer de grands serviteurs de l’Etat : Suger, Sully ou Colbert, dont il ne craint pas l’ambition. Tandis qu’un président médiocre ne nommera jamais un premier ministre brillant, on le comprend. Tenez, si Louis XIII avait été élu, Richelieu n’aurait pas existé.

Peut-être, mais on peut élire un homme exceptionnel s’il se présente, tandis qu’un roi, c’est la loterie

A quoi bon ? En république, un homme exceptionnel fait un chef d’Etat tout juste passable, et encore… englué dans un système politicard. Comment pourrait-il donner toute sa mesure ? Tandis qu’en royauté, les hommes exceptionnels font des règnes exceptionnels. Et si c’est une loterie, avouez qu’on a de la chance, l’histoire de France en est remplie : Charlemagne, Philippe Auguste, Saint-Louis ou Henri IV, pour n’en citer que quelques-uns.

Mais si le roi est tyrannique ?

Quel roi de France a été un tyran ?

  • Louis XVI, est-ce la même chose que Robespierre ?
  • Guillaume II, est-ce la même chose qu’Hitler ?
  • Sihanouk, est-ce la même chose que Pol Pot ?
  • Nicolas II, est-ce la même chose que Staline ?
  • Le Shah, est-ce la même chose que Khomeiny ?

Robespierre, Hitler, Pol Pot et Lénine sont d’ailleurs tous issus d’un processus démocratique.

Mais la République est une garantie contre la tyrannie

Vous aimez bien Henri IV, le roi tolérant ? Eh bien, pendant les guerres de religion, s’il y avait eu une élection, c’est le duc de Guise, ultra populaire et anti-protestant acharné qui aurait été élu.

Aujourd’hui, il y a une autre forme de tyrannie, plus sournoise : celle de l’administration toute puissante, du politiquement correct, des groupes de pression financiers.

Allons, Louis XVI était un tyran, non ?

Ce sont les républicains qui accusaient Louis XVI d’être un tyran, alors que celui-ci a même refusé de faire tirer sur les émeutiers qui enfonçaient ses portes ! Les révolutionnaires ont massacré des centaines de milliers de personnes. Où est la tyrannie ?

Pourtant un roi peut faire ce qu’il veut, c’est l’absolutisme

L’absolutisme signifiait que le roi était enfin délié des partis. Ces partis étaient les vestiges d’une féodalité en voie de disparition. Mais cela ne voulait pas dire qu’il avait tous les pouvoirs. La France était « hérissée de libertés » auxquelles il ne pouvait pas toucher.

Aujourd’hui, le président de la République est, lui, complétement empêtré dans le régime des partis et dans le clientélisme financier. C’est une nouvelle féodalité. Et, paradoxalement, il a plus de pouvoir que Louis XIV. Autant dire que la République est un régime irresponsable. D’ailleurs, c’est ce genre de régime qui a engendré les pires dictatures.

Tout de même, le roi agissait selon son bon plaisir

Encore une idée reçue, ou plutôt transmise par les propagandistes républicains. Tenez, par exemple : les limites du domaine du château de Versailles était à l’époque toutes biscornues. Pourquoi ? Parce que le roi ne pouvait pas exproprier comme ça, ce qui obligeait les arpenteurs à contourner les propriétés privées. Aujourd’hui, le pouvoir aveugle de l’administration, aux mains de puissants intérêts, laisse le citoyen désemparé.

Mais si le roi est fou ?

Le président de la République Paul Deschanel n’était-il pas fou ? En mille ans de monarchie, le cas s’est peut-être présenté avec Charles VI. En réalité, il était malade. En revanche, c’est sous la république de Weimar qu’Hitler a été élu, n’était-il pas fou ? Et Danton et Robespierre, avec la Terreur et tous ses massacres, n’étaient-ils pas fous ? Et Lénine, Staline, Pol Pot n’étaient-ils pas fous eux aussi ?

 

Ce qui me gêne, tout de même, c’est l’hérédité.

C’est la clef. L’hérédité royale est un bien inestimable. Grâce à elle, les choses peuvent évoluer au fil des règnes, mais dans la continuité, qui est seule capable de préserver à long terme les intérêts de la France. Grâce à elle, les querelles et les appétits de pouvoir, qui existeront toujours, il ne faut pas se leurrer, seront limités par la présence même du roi : le pouvoir, il l’a reçu, il le transmet, tout simplement. Sans hérédité, la royauté n’a aucun sens.

Pourtant la royauté a bien été élective à ses débuts

Oui, mais elle était quand même successive, c’est-à-dire que la couronne était dévolue selon un ordre de succession, et non à celui qui réunissait le plus grand nombre de suffrages. Ce qu’on appelait « élection » était une acclamation du nouveau roi par les barons par laquelle ils signifiaient leur allégeance. Ainsi, quoiqu’on en dise, il n’y a que lors des changements de dynastie que le roi a été élu.

Soit, mais l’hérédité ne serait plus acceptée par les Français

En êtes-vous certain ? Regardez les chanteurs ou les acteurs qui doivent leur succès à la célébrité d’un de leurs parents ? Si l’hérédité était rejetée, ils recevraient des tomates, pas des Césars. Et on a beau parler « d’égalité des chances », mais tout est héréditaire : les médecins, les artisans, la classe politique elle-même (cherchez bien, il y a de nombreux exemples, même en France) et ça ne choque personne !

Le roi n’est-il pas un personnage inaccessible ?

Sous Louis XIV, n’importe qui pouvait voir le roi. On louait même une épée et un chapeau à ceux qui n’en avaient pas comme on prête une cravate pour entrer dans certains restaurants, car c’était l’usage. Vous imaginez les risques que le roi prenait pour ne pas se dérober ? Allez frapper à la porte de l’Elysée pour voir !

Pourquoi le roi ne pourrait-il pas être une femme ?

Avez-vous remarqué que, dans les pays du nord, quand c’est une femme qui règne, son mari ne porte pas le titre de roi. Parce que c’est elle qui est roi. C’est un « roi femme ». Alors, avoir en France des rois femmes, quel intérêt ?

Pourtant, la loi salique, qui interdit aux femmes de régner, est une invention tardive, non ?

La loi salique a été « inventée » pour empêcher la couronne de France de passer entre les mains des Anglais. Mais dans les faits, c’était une pratique coutumière, et jamais personne n’avait imaginé jusque-là que la couronne pourrait passer par les femmes.

Donc, si je comprends bien, vous admettez que les femmes n’ont aucun rôle politique ?

Pas du tout. Rien n’empêche les femmes d’exercer un rôle politique majeur au sein des institutions politiques. C’est même souhaitable. Pas besoin d’être roi pour cela ! D’ailleurs, je vous ferais volontiers remarquer qu’il y a eu de très grands noms politiques féminins dans l’histoire de la royauté : Aliénor d’Aquitaine, Blanche de Castille, Marguerite de Provence, Anne de Beaujeu, Catherine de Médicis, Anne d’Autriche… alors qu’il a fallu attendre 150 ans de république pour trouver une femme ministre.

Et la parité ?

Mais il y en a une… dans le couple royal. Chacun dans son rôle. Le roi assume une fonction paternelle : il est celui qui protège son peuple. La reine assume une fonction maternelle : l’attention aux plus faibles, aux laissés pour compte. Le modèle politique royal est dit « naturel » parce que, justement il s’inspire du modèle familial. N’est-ce pas rassurant ?

Mais c’est une preuve d’archaïsme, non ?

Si vous êtes convaincu que, dans la société, les hommes et les femmes sont interchangeables, alors, effectivement, vous trouverez que la royauté est archaïque.

Admettez pourtant que c’est la république qui a libéré les femmes

Au contraire. C’est la Révolution et l’Empire, avec le Code civil, qui les ont rendues civilement mineures, en cherchant à imiter le droit romain. Sous les Républiques du XIXe siècle, en particulier, les femmes n’avaient plus aucun droit. On se méfiait de leur catholicisme ! C’est d’ailleurs intéressant de voir la formidable misogynie des « philosophes des lumières » dont la République s’inspire si volontiers. Et par une espèce d’effet de balancier, on veut donner aux femmes aujourd’hui des droits supérieurs aux hommes, avec une espèce de discrimination positive imbécile.

Pourtant le catholicisme de la royauté ne peut guère favoriser les femmes

Nous n’entrerons pas dans le débat religieux, sinon pour dire que la République et ses « bouffeurs de curé » ont raconté n’importe quoi sur le sujet. Mais regardez simplement l’histoire des civilisations. Où la femme s’est-elle affranchie ? Dans les pays chrétiens. Alors, voyez-vous, une royauté catholique, c’est plutôt un bon signe pour les femmes.

La monarchie, c’est la féodalité

Attention, pas d’amalgame ! La féodalité est une organisation politique qui correspondait à une époque. Elle est née du morcellement du pouvoir impérial de Charlemagne. Elle n’a été liée à la monarchie que par l’histoire. Et les rois de France ont petit à petit gagné du terrain sur les grands féodaux qui se sont souvent révoltés. Mais, sincèrement, n’y a-t-il pas aujourd’hui des féodalités de l’argent, des syndicats, des partis politiques ?

Avec la monarchie, on verrait revenir les nobles

Mais la noblesse n’est pas propre à la monarchie. La république romaine avait sa noblesse, les « patriciens ». Les républiques italiennes de la renaissance aussi. Il y a d’ailleurs toujours eu des élites : celles d’aujourd’hui sont-elles plus proches du peuple que ne l’étaient les petits nobles de province ? Au contraire, la nouvelle noblesse républicaine est une élite de parvenus qui ne se distingue plus que par l’argent, le succès médiatique ou le clientélisme politique. Non, avec la monarchie, on ne reverrait pas revenir les nobles de l’Ancien Régime. On verrait des personnalités distinguées pour leur service de la France.

Mais le roi n’avait autour de lui que des princes et des nobles

Au début, oui. Mais les rois capétiens ont, au fil du temps, remplacé dans leur conseil les pairs de France par des hommes ordinaires : l’abbé Suger, frère Guérin, les légistes de Philippe Le Bel, Sully et Richelieu n’étaient pas des princes de sang. Le père de Colbert vendait des draps. Tous les rois avaient des gens du peuple parmi leurs conseillers. Pourquoi, au XXIe siècle, un roi de France agirait-il différemment ?

Ce sera le retour des privilèges !

Êtes-vous certain qu’aujourd’hui les privilèges n’existent pas ? Allez, cherchez bien, il y en a tellement. Et puis, les privilèges n’étaient pas l’apanage des nobles. Chaque ville, chaque profession avait les siens. Au moins étaient-ils liés à des devoirs. On aimerait bien d’ailleurs redonner des « privilèges » aux paysans, aux artisans, aux mères de familles et même aux communes. Aujourd’hui, les privilèges ne sont plus que des « droits acquis » qui créent de profondes fractures dans notre pays.

Mais la monarchie, c’est le contraire de la démocratie

C’est une confusion courante. La monarchie n’est pas incompatible avec la démocratie, mais avec le « démocratisme », cette « démocratie absolue » qui prétend faire de la majorité la seule légitimité du pouvoir. C’est un piège. Le démocratisme républicain atomise l’électorat, déresponsabilise les citoyens, fait le jeu des partis, favorise les idéologies et la démagogie. N’avez-vous pas le sentiment que c’est cela, la démocratie républicaine ?

Seule la République permet l’exercice de la démocratie

Faux. Le mode de désignation du chef de l’Etat n’est pas nécessairement lié à la pratique politique dans la société. On peut avoir un  président élu, un guide suprême, un mikado, un roi ou un grand-duc, et en même temps une pratique démocratique, si on entend par là la libre administration de la vie publique par les citoyens. Et, paradoxalement, le système républicain n’est pas le plus favorable, car la démocratie a besoin d’un arbitre pour fonctionner, et un arbitre ne peut pas jouer dans une des équipes.

Il n’y avait pourtant pas de démocratie sous l’Ancien Régime

C’est une magnifique idée reçue. Ce sont les rois qui ont donné des privilèges seigneuriaux aux communes, aux « villes franches », qui élisaient leur dirigeants. C’est ainsi que le peuple s’est découvert une conscience politique. La démocratie locale est née de là, pas de la République. D’ailleurs, la démocratie doit être avant tout locale et ça, la République jacobine ne l’a pas bien compris !

Le suffrage universel est un apport de la République

Qu’est-ce que le suffrage universel ? Que tout le monde vote ? Pas de problème. Mais on confond « suffrage universel » et « vote de masse ». Le suffrage universel républicain, ce sont des électeurs atomisés, dépersonnalisés, numérotés et lobotomisés. Il est le socle du régime des partis, que nous rejetons.

En république, le peuple est souverain

Ça ne veut rien dire. C’est un mythe républicain. Le peuple ne fait que désigner ses représentants et ses dirigeants. Après cela, il les subit. C’est ça, être souverain ? Le peuple ne donne aucune orientation stratégique. C’est ça, être souverain ? S’il y a un ersatz de souverain en France, c’est le président de la Ve République. Alors, pourquoi ne pas le remplacer par un vrai ?

En république, la loi est l’expression de la volonté générale

C’est effectivement ce que dit la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Mais c’est une escroquerie. La loi est l’expression de ceux qui sont au pouvoir, mais pas de la volonté générale, parce que celle-ci n’existe tout simplement pas. Et quand un homme politique vous dit, à l’issue d’une élection, que « les Français nous ont dit », c’est une vue de l’esprit. Et pourtant, le parti politique qui obtient à un moment donné une majorité prétend être dépositaire de la volonté générale.

Pourtant, un vote exprime bien l’opinion de la majorité !

Quand un député, ou même le président, est élu par 51% des voix au second tour, il ne l’est de façon positive que par moins de 20% au premier tour. Vous appelez cela une majorité ?

La monarchie, c’est une forme de théocratie

Pas du tout. La théocratie, c’est le pouvoir politique entre les mains des religieux. Or, le roi, même s’il est sacré, est un laïc. Au vrai sens du terme.

Pourtant, la royauté, c’est le pouvoir politique donné à l’Église

Certainement pas. Les rois de France se sont toujours opposés aux empiétements politiques du Pape. Même Saint-Louis s’est trouvé en conflit politique contre Rome, c’est dire ! Pourquoi un roi aujourd’hui agirait-il différemment ?

La monarchie, c’est l’ordre moral

Qu’est-ce que l’ordre moral ? Est-ce le fait qu’il y ait une morale partagée par tous ? Heureusement qu’il y en a une ! Sinon, la vie sociale serait impossible. Il est vrai que, quand la république soixante-huitarde parle « d’ordre moral », il s’agit d’un soi-disant carcan édifié sur des valeurs archaïques comme la patrie, la famille, la foi. Pour arriver à quoi ? Un nouvel ordre moral, et ceux qui sortent des clous sont immédiatement diabolisés.

Il n’y a pas besoin que le roi soit catholique

Et pourtant il le sera. Et c’est tant mieux. Car il faut qu’il y ait une « morale opposable » au souverain, au nom de laquelle on peut lui dire : « tu n’as pas le droit de faire cela ? ».  Or, la France s’étant construite sur des valeurs chrétiennes, il est normal que cette morale le soit aussi. Tandis qu’aujourd’hui, il n’y a aucune morale opposable : celui qui manipule l’opinion peut tout faire passer  au nom de la volonté générale.

Le catholicisme serait tout de même une religion d’Etat

Eh bien non. Car la religion catholique échappe au roi, qui n’en est pas le chef, et à l’Etat, qui ne la contrôle pas. Il est vrai que ce n’est pas le cas de toutes les religions. Mais, au moins, la monarchie capétienne, parce qu’elle est catholique, n’est pas concernée.

Mais alors, que faites-vous de la laïcité ?

Mais la monarchie française est laïque ! Le pouvoir spirituel et le pouvoir politique y sont clairement distingués. Ce n’est d’ailleurs pas le cas du laïcisme républicain, qui est, en quelque sorte, une religion athée, avec ses idoles, son Panthéon, ses rites et son idéologie, le tout au service du régime. D’ailleurs, la Révolution, avec la constitution civile du clergé, le Consulat, avec son concordat, et la IIIe république, avec ses lois sur les associations, ont essayé de prendre le contrôle sur l’Eglise. Et le ministre de l’Intérieur aujourd’hui est ministre du Culte. Et on ose encore parler de laïcité républicaine ? Quel « sacré » paradoxe !

Tout de même, la République, elle, est tolérante

Pensez-vous ! Le laïcisme républicain est une religion incroyablement intolérante qui prétend reléguer dans la sphère privée toute autre forme de religion. Au contraire, ancrée dans une tradition chrétienne par le sacre du roi, la monarchie peut sans crainte laisser les autres religions s’exprimer librement. N’oublions pas que les républicains ont massacré des centaines de milliers de gens pendant la Révolution parce qu’ils étaient chrétiens, que les Communards ont recommencé en 1870… Et la IIIe république a expulsé les religieux de leur monastère eu début du XXe siècle. La République n’a rien à envier en matière d’intolérance !

La République n’a jamais persécuté les Juifs, ce qui n’est pas le cas de la monarchie

Vraiment ? Avant la révolution, il y avait énormément de Juifs dans les administrations de province. Aux Etats Généraux de 1789, les Juifs votèrent, et envoyèrent leurs cahiers de doléances. A Bordeaux, l’un d’eux faillit même être élu député du tiers état. Il y a bien eu des statuts particuliers des Juifs, en particulier au Moyen Age, mais ce n’était pas le fait de la monarchie : les républiques italiennes à la même époque et, avant cela, les républiques antiques se comportaient de la même façon avec ces communautés. Quant à l’antisémitisme moderne, celui du début du XXe siècle et de la guerre de 40, n’a-t-il pas germé dans une France républicaine ?

Avant la Révolution, c’était le Moyen Âge

Drôle d’expression, et fausse au demeurant ! Il est vrai que le Moyen Âge est incontestablement une époque royale, mais tous les sens du terme : le siècle de Saint-Louis a été en particulier un âge d’or dans le domaine du progrès économique, des idées et des arts. C’est une vision très républicaine, et d’ailleurs très récente, d’associer le Moyen Âge à l’obscurantisme.

D’accord, mais la Révolution a apporté le progrès à la France

Au contraire. Savez-vous que la France de Louis XVI était la première puissance mondiale, que sa marine dominait les mers, que l’industrie était en plein épanouissement ? Il a fallu attendre des dizaines d’années avant de retrouver le même niveau de prospérité, après les dégâts de la Révolution et de l’Empire. Dans le domaine scientifique, n’est-ce pas un révolutionnaire qui a déclaré, avant de faire guillotiner Lavoisier : « La République n’a pas besoin de savants ! » ?

Il y a eu de terribles famines pendant la royauté

Ne tombons pas dans l’anachronisme. Il faut comparer ce qui est comparable : l’Europe était en pleine progression, mais les moyens de production n’étaient pas encore ceux d’aujourd’hui. D’ailleurs, les famines qui ont précédé la Révolution, et qui l’ont peut-être provoquée, ont été dues à des conditions climatiques catastrophiques, dans un pays qui s’habituaient à la prospérité.

La royauté est revenue au pouvoir en 1815, mais elle n’a pas duré longtemps, c’est la preuve qu’elle n’était pas adaptée au monde moderne.

C’est une façon de voir… arbitraire. Les idées subversives du siècle dit des Lumières n’avaient pas disparu. Elles se sont aggravées par l’apparition du libéralisme bourgeois, qui avait bien profité du redressement économique de la monarchie, et par celle d’un marxisme avant l’heure qui a pris naissance dans la révolution industrielle naissante. Trop de forces contraires pour un régime qui devait tout reconstruire. Mais c’est bien la monarchie qui a remis la France en route après le désastre de la Révolution et de l’Empire.

Mais aujourd’hui, la monarchie n’apportera rien de plus

Allez lire la plateforme politique de l’Alliance royale pour vous convaincre du contraire. Mais ces réformes, souvent de simple bon sens et qui permettraient à la France d’entrer au XXIe siècle, ne sont pas possible dans ce régime républicain avec son régime des partis qui profite à une oligarchie, qui divise les Français, qui brade notre souveraineté et dilapide le patrimoine humain de notre pays.

Mais la république a uniformisé les lois, les coutumes, même la langue !

Il est vrai que nos rois n’ont pas cherché à uniformiser la société française à tout prix. Mais ils ont tout de même construit patiemment une France homogène. Par exemple, l’Edit de Villers-Cotterêts, sous François Ier, a fait du Français la langue officielle. Les rois ne se sont pas acharnés sur les particularismes comme l’a fait la république. Ils ont été centralisateurs mais pas éradicateurs.

Sauf que le roi se prenait pour l’Etat : c’est Louis XIV qui l’a dit.

Cette phrase « l’Etat c’est moi » est une invention. Pourtant, ce sont bien les rois capétiens qui ont créé l’Etat moderne, et cela dès le Moyen Age. La Révolution en a fait un Etat totalitaire, ce n’est pas tout à fait la même chose.

L’unité française, c’est la République qui l’a faite.

Mais c’est tout le contraire. En France, la République, c’est le régime des partis et donc la désunion. Chaque élection présidentielle est une grande défaite pour la France, car c’est la victoire d’une partie de la population sur une autre, donc une division. La République fonde son existence sur la division.

Pourtant, l’idée de patrie date de la Révolution

Rien de plus faux. La Révolution, c’est une patrie idéologique : lisez « les deux patries » de Jean Viguerie. Mais la patrie charnelle, elle existait bien avant. Les compagnons de Jeanne d’Arc ou ceux de Montcalm, pour quoi croyez-vous qu’ils se battaient ? En fait le patriotisme républicain, c’était du nationalisme xénophobe et intolérant. Et, paradoxalement, ce sont ces mêmes républicains qui se jettent dans les bras de l’Europe et du mondialisme en bradant la souveraineté française.

La République, c’est la paix, alors que les rois faisaient tout le temps la guerre

Les guerres de la monarchie étaient malgré tout très limitées : quelques dizaines de milliers d’hommes. Mais la République a inventé la guerre totale, avec « la Patrie en danger ». Elle a même commis un génocide (celui des Vendéens). Sous l’Ancien Régime, il y a eu de très longues périodes de paix et aucun combat directement sur le sol français pendant près de 150 ans.

C’est la République qui nous a appris à lire.

Ce qui est faux ! Dès Louis XIV, des édits sont promulgués pour que chaque ville se dote d’écoles. Les Philosophes, tant épris de liberté, demandaient la fermeture des écoles populaires. C’est paradoxal, n’est-ce pas ?

Pourtant, admettez que l’école républicaine a été un vrai progrès social

Bien sûr, les hussards noirs ont appris à des générations d’enfants à lire (pas plus toutefois que dans les monarchies européennes de la même époque), mais depuis que l’Etat a gagné la bataille de l’éducation, l’école républicaine se laisse aller à sa nature : le pédagogisme, l’idéologie, la déstructuration de la pensée. Aujourd’hui, des millions d’enfant ne savent plus lire…ni penser d’ailleurs, et les parents se tournent vers… les écoles catholiques. Alors, le mythe de la République éducatrice, laissez-moi rire !

Sans la République, il n’y aurait pas de droits sociaux

C’est un anachronisme. Si l’essentiel des droits sociaux en Europe a émergé au XXe siècle, donc sous la République, c’est une question d’époque. Et on ne peut pas dire que les monarchies européennes soient restées à la traine dans ce domaine.

Mais les combats sociaux ont été menés par les républicains !

Certes, ils l’ont été par les socialistes de l’époque, mais contre d’autres républicains, contre des bourgeois libéraux dont le seul crédo était de s’enrichir. Et dans le but de poursuivre la révolution en surfant sur une nouvelle vague. D’ailleurs, les premiers à s’intéresser à la question ouvrière était des catholiques sociaux, la plupart royalistes, comme Albert de Meung, et qui se sont fait piquer leurs idées.

C’est la République qui a créé les syndicats

La République a commencé fort mal, en supprimant les corporations, qui étaient des organisations professionnelles. Il en reste quelques-unes, comme l’ordre des médecins, des avocats, etc. Vous trouvez cela dommage ? Les syndicats sont apparus par la suite pour embrigader les ouvriers quand la République a viré au capitalisme bourgeois. Depuis les syndicats sont, pour la plupart, des organisations politiques, alors qu’il faudrait des associations professionnelles pour défendre les intérêts des travailleurs comme des patrons.

Et les droits de l’homme ?

D’abord, l’histoire de nos rois, grâce au christianisme d’ailleurs, c’est l’émergence des droits de la personne humaine. N’oubliez pas que l’antiquité était d’une incroyable violence, l’homme ne comptait pour rien. Rappelez-vous la révolte des esclaves menée par Spartacus. Mais la conscience de la dignité de la personne humaine est apparue progressivement en Europe chrétienne, nulle part ailleurs. Elle a été récupérée par les philosophes des Lumières et la Révolution, qui était, disait Chesterton, « des valeurs chrétiennes devenus folles ».. Tandis que les droits de l’homme sont aujourd’hui érigés en un absolu pour étendre sur le monde l’impérialisme mondialiste.

La monarchie, c’est le contraire des valeurs républicaines ?

Qu’appelez-vous valeurs républicaines ? On y trouve tout et son contraire : le droit de vivre dans la dignité et celui de mourir dans la dignité, le droit à la différence et celui d’être indifférencié, le droit des minorités et la volonté générale. Avec cependant quelques stars : la tolérance (mais qu’est-ce que la tolérance : pour ma part je préfère être respecté plutôt que toléré !), la liberté (celle de laisser nos enfants faire n’importe quoi ?), l’égalité (sauf pour l’oligarchie qui ne sait pas combien coûte une baguette de pain). Bref, un grand fourre-tout.

Admettez que la monarchie est synonyme de servage !

C’est tout le contraire ! Ce sont les rois de France et les grands seigneurs qui ont aboli le servage dans leur domaine, au Moyen Age, donc à peu près 500 ans avant la révolution ! Et cela faisait déjà longtemps que l’esclavage avait disparu, depuis la fin de l’Antiquité en fait : c’était déjà un immense progrès puisque le serf était lié à sa terre, ce qui le protégeait.

C’est bien la République qui a aboli l’esclavage

C’est vrai, mais cela s’inscrit dans un grand mouvement d’émancipation européen. En France, cela remonte au Moyen Age, avec l’abolition du servage et l’affranchissement de tout esclave touchant la terre de France. Sous l’Ancien Régime, le code noir a donné une protection juridique aux esclaves des colonies, et l’interdiction sur le territoire du royaume a été confirmée. Finalement, la République n’a fait que précipiter les choses, essentiellement pour des raisons politiques. Il est d’ailleurs intéressant de noter que, à l’époque des colonies, c’est la bourgeoisie qui défendait l’esclavage, pour des raisons économiques : or, c’est cette même bourgeoisie qui a conspiré contre l’Ancien Régime et n’a jamais caché ses sympathies républicaines.

La République a donné l’égalité

Qu’est-ce que l’égalité ? Et comment y arrive-t-on ? En coupant toutes les têtes qui dépassent ? Si l’égalité c’est le nivellement par le bas, alors non merci. Or, cet égalitarisme est un principe républicain : il lui faut une grande masse d’électeurs et de consommateurs, des individus interchangeables… et une caste pour les diriger.

La République, c’est l’intérêt général

Au contraire, la République, c’est une somme d’intérêts particuliers. Et ce qu’on appelle l’intérêt général, c’est un consensus, tout au plus. Un royaliste préférera parler de bien commun. C’est un bien partagé par tous. Et il faut pour le garantir un chef qui ne doive rien à personne, à aucun lobby, aucune caste.

Mais le roi ne fera les lois qu’en fonction de ses intérêts !

Est-ce que vous connaissez dans votre entourage ne serait-ce qu’une personne capable de croire que les hommes politiques actuels se préoccupent sincèrement de l’intérêt des citoyens ? Non. Ils ne font jamais de loi contre leurs intérêts ou contre les intérêts de ceux qui les ont fait élire. La seule chose qui les intéresse, c’est leur maintien au pouvoir. Le roi, au contraire, a déjà le pouvoir. Il sait que ses enfants l’auront aussi. L’intérêt du roi est le même que celui du pays sur lequel il règne. Quel intérêt aurait-il de régner sur un pays appauvri ? Aucun.

En République, la loi est la même pour tous

Dites plutôt que la loi est faite pour un homme uniformisé, statistiquement moyen, ce qui est monstrueux. La loi uniforme conduit à l’injustice. Il faudrait au contraire qu’elle tienne compte des situations de famille, des métiers, des particularismes locaux. Et pour cela, il faut que tous ces gens puissent être représentés sincèrement, et non pas au travers des idéologies et des partis. Voici ce que se propose de faire l’Alliance royale : redonner vie aux provinces, aux métiers, redonner sa place à la famille. Tout cela la République ne peut le faire, au nom de l’égalité des individus.

En République, chacun peut penser ce qu’il veut

Mais c’est aujourd’hui, en France, que nous ne sommes pas libres de penser et d’écrire ! Regardez la loi Gayssot : vous pouvez être poursuivi pour des thèses qui sont contraire à l’histoire de France !

 

En République, toutes les idées peuvent s’exprimer

C’est vite dit. L’intérêt d’un politicien est d’être réélu, donc de provoquer un clivage dont il va jouer pour être élu. Mais pour que ça marche, il faut d’abord un consensus : c’est ce qu’on appelle le « politiquement correct ». Le moyen le plus facile pour y parvenir est la démagogie et la propagande. Tous ceux qui sortent des clous sont des extrémistes ou des marginaux. Le roi n’a pas besoin de ça puisqu’il ne dépend pas de l’élection. Il a au contraire besoin, pour bien gouverner, que les citoyens s’expriment et délèguent leurs représentants.

La République, c’est la liberté

Mais cette liberté-là, c’est encore de la démagogie ! C’est faire croire à chacun qu’il peut faire ce qu’il veut ! La Liberté, avec un grand « L », lorsqu’elle est unique, mène à l’absence de libertés concrètes et réelles. Un roi de France, au contraire, s’attachera aux vraies libertés, les libertés au pluriel. Il pourra les préserver en étant justement le garant de règles qui se placent au-dessus de lui-même et des intérêts particuliers. La France a toujours été pleine de libertés dans ses métiers, ses régions, ses villes, ses universités, ses écoles. Elles ont disparu ! Tenez, justement, croyez-vous que dans les écoles, aujourd’hui, les professeurs qui veulent bien faire leur travail sont vraiment libres ?

La République, c’est la fraternité

C’est quoi une fraternité sans père ou sans mère ? A la limite, quand la République a « tué le père » en décapitant le roi, elle s’est trouvé une mère, la « mère patrie » qu’elle vénérait dans les écoles publiques. Aujourd’hui, la mère patrie a rejoint le reste dans les oubliettes de l’histoire républicaine. L’homo republicanus n’est plus qu’un individu sans racines, sans repères, doté d’un numéro de sécurité social et d’une carte d’électeur. Sa fraternité, elle est à l’échelle du monde, elle est cosmopolite. Bref, elle n’est plus rien.