Elections législatives en Allemagne

A l’image de la France, l’opinion publique allemande se divise sur les questions politiques, économiques, sociales et sociétales. Il en découle des fractures dont les moins scrupuleux et les plus habiles profitent pour imposer un modèle de société peu soucieux du bien commun.

  • Tout change pour que rien ne change

Selon la revue Conflits « avec 208 sièges, la CDU est arrivée en tête. Mais elle n’atteint pas la majorité des 315 sièges. Comme elle refuse toute alliance avec l’AFD (152 sièges), il lui faudra faire alliance avec le SPD (120 sièges). En clair, le chancelier va changer, mais la coalition restera la même. » Les grandes orientations politiques du gouvernement allemand ne devraient donc pas subir de substantielles modifications. Cependant, une fraction non négligeable des Allemands attend un changement de cap tant sur le plan de la politique migratoire que sur le plan de la politique énergétique dont est tributaire toute l’industrie allemande. A l’image de la France, l’Allemagne ne devrait pas s’engager dans la voie des réformes de son modèle. Une chance peut-être pour la France de ne pas être la victime d’un changement de paradigme chez notre voisin germanique.

  • Rapports franco-allemands

Les rapports franco-allemands se sont détériorés ces dernières années, les deux pays divergeant sur de nombreux sujets. Le conflit en Ukraine n’a pas permis d’évolution notable dans le domaine de la défense européenne, l’Allemagne et la France ne partageant pas les mêmes intérêts avec la Russie. La politique très belliqueuse de la République française vis-à-vis de la Russie de Poutine ne contribue pas à rassurer les Allemands qui ne souhaitent pas un engagement matériel de leur pays dans la zone de conflit.

Bien que membres de l’OTAN et attelage central au sein de l’Union européenne, les deux pays semblent s’éloigner de plus en plus l’un de l’autre. L’Allemagne a su profiter des faiblesses institutionnelles françaises et du manque de caractère de nos élites politiques pour dominer l’Union européenne et imposer son modèle social et politique. L’engagement de la France à partager son arme nucléaire avec l’Allemagne illustre le jeu de dupes dont est victime notre pays. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, est avant tout allemande. Elle profite, avec le concours du chancelier allemand, de l’idéologie mondialiste dont notre président de la République est le bras armé en France, pour affaiblir la position de notre pays dans de nombreux secteurs.

L’Allemagne semble entrer dans une crise existentielle qui pourrait affaiblir sa position au sein de l’Union européenne. La France saura-t-elle profiter de cette situation pour reprendre sa place dans le concert des nations ?

Philippe Lassalle, secrétaire général