Chers amis,
Le 21 janvier 1793, le roi Louis XVI rendait son âme à Dieu.
La Révolution venait d’accomplir son œuvre : faire disparaître l’institution royale, qui avait bâti la France, nation vers laquelle toute l’Europe entière tournait les yeux.
Ses derniers mots furent pour le bourreau : « Je meurs innocent ». La Révolution française triomphait ! Mais avait-elle tué le roi ? Girondins et Montagnards allaient s’entre-dévorer et laisser leurs têtes sur le même échafaud, pour finir par céder leur place à un empereur.
La Révolution s’acharna contre la race des Bourbons, faisant périr la reine Marie Antoinette, Madame Elizabeth et le jeune dauphin.
Elle déchaîna une guerre extérieure, qui ne devait prendre fin qu’à Waterloo, et une guerre civile qui devait embraser la Vendée, la Bretagne et la Normandie. Dès le mois de mars 1793, les conventionnels comprirent leur erreur. Associant les lys de Louis XVI à leur double cœur couronné, les vendéens attaquaient les gardes nationaux. Leur chant de guerre était le « Vexilla Regis ».
Pourtant la France survécut à ces tumultes forcenés, à ce désastre. Car c’était précisément celle que Louis XVI avait légué aux républicains, peuplée de 25 millions d’habitants, animée par une jeunesse ardente et généreuse, fertile, prospère, militairement invincible.
En outre, ce qu’il avait racheté par sa mort était immense : c’était l’âme millénaire, secrète, de la France. Elle avait son visage au pied de l’échafaud. Qui ne peut comprendre ces choses, ne comprendra jamais l’histoire de notre pays.
Dans quelques instants, nous vous lirons le testament de Louis XVI. Il s’agit d’un testament dans lequel le roi condamné, livre des conseils à tous les dirigeants. Ces conseils valent encore aujourd’hui. Son sens de la loi et de l’état, sa conception de l’autorité et son souci de l’unité, son amour du peuple, pourraient inspirer utilement ceux qui aspirent à gouverner la France.
Dans ce testament, il enjoint son fils à pardonner aux français qui ont participé à la Révolution afin de permettre la réconciliation nationale de l’ensemble du pays. En une phrase sobre, il rappelle à son fils, les devoirs du roi : faire le bonheur de ses sujets et, pour cela, régner suivant les lois. Ainsi, le roi n’est pas au-dessus de la loi et du droit.
Seule ombre au tableau : Louis XVI regrette d’avoir été contraint de ratifier la constitution civile du clergé, par laquelle, l’église en France, est placée sous la tutelle de l’état.
Avant de faire silence quelques instants, écoutons les mots de Chateaubriand, mots prononcés au cours d’un discours à la chambre des pairs, le 09 janvier 1816 : « Capet ! dors-tu ? lève-toi ! »
Philippe Lassalle, Secrétaire général de l’Alliance royale