Souveraineté nationale

Armes de France

Editorial du 28/9/2022

La situation internationale ne cesse de se dégrader. Le conflit russo-ukrainien marque, en apparence, le pas. Cependant, les quatre référendums en cours pourraient modifier en profondeur la donne géopolitique dans cette partie de l’Europe. L’annexion de ces quatre territoires par la Fédération de Russie aura pour conséquence immédiate de transformer les agresseurs par procuration en agresseurs directs. Le président de la Fédération de Russie n’a pas craint, lors de sa dernière allocution, de désigner le véritable agresseur : l’OTAN. Cette dernière, pour le moment, manipule les autorités ukrainiennes sans intervenir directement dans le conflit. Demain, il en sera autrement. La France, va se trouver impliquée de facto dans un conflit dans lequel elle ne dispose d’aucun intérêt géopolitique direct et doit renoncer à ses relations de longue date avec la Russie.

Nos forces armées, sacrifiées sur l’autel des économies budgétaires, ne sont pas en état de faire face à un conflit de moyenne ou de haute intensité. Ceci est un sujet d’inquiétude pour une partie de la hiérarchie militaire. Or, notre appartenance à l’Alliance atlantique conduit nos dirigeants, peu soucieux de notre souveraineté, à appuyer les mesures prises par les Etats-Unis, mesures souvent contraires à nos intérêts nationaux. Demain, dans le cadre d’un conflit direct entre la Russie et l’OTAN, il est fort à parier que la France sera contrainte d’engager des moyens matériels et humains. La France est vassalisée au sens propre du terme.

Il nous faut retrouver notre souveraineté. Or, l’arrivée au pouvoir de partis politiques souverainistes risque de ne pas suffire. Nous le constatons en Italie où Georgia Meloni aura toutes les peines du monde à se démarquer de l’attitude générale des élites européennes, qui consiste à s’aligner sur la positions des Etats-Unis. La souveraineté implique de choisir nos amis en fonction de nos intérêts politiques et géopolitiques à moyen et long terme. La Ve République, du fait d’abandons successifs en matière de souveraineté, nous mène directement dans une impasse qui pourrait déboucher sur un conflit majeur.

Affaire à suivre…

Philippe Lassalle, délégué général