Editorial du 11 mars 2022
C´est en tant que femme que j´aimerais, à l’occasion de ce jour dédié aux femmes, apporter quelques éclaircissements sur le sujet. Profitons de ce jour pour méditer sur nous-même, sur notre place dans l´univers et dans la société. Pourquoi sommes-nous là ? Que souhaitons-nous pour l´avenir du monde, pour nos enfants ? Que pouvons-nous faire en tant que « femme » ? En ces temps de tensions et de guerres, il est nécessaire que nous nous posions ces questions primordiales.
Mais déjà un problème se pose à nous : que peut bien vouloir dire « en tant que femme »? Cette phrase n´a-t-elle pas une allure douteuse, voire misogyne ? Certainement pas, bien au contraire. Il nous faut éclairer ce point.
Comme vous le savez, nous vivons dans une société fondée sur une théorie politique qui affirme que, par nature solitaire, « l´homme est un loup pour l´homme ». Aujourd´hui, s´ajouterait à cela le fait que l´homme est un loup pour la femme. Partant de ce principe, si tout homme ou femme est par nature un loup pour l´autre, en agissant pour ses propres intérêts, alors notre société n’est que conflits, qui se traduisent dans des mouvements politiques, comme le féminisme.
Il faut dire qu´une telle vision anthropologique, qui définit l´homme comme un être rationnel n’aspirant qu’à des intérêts personnels, n´a jamais été prouvée. Et pourtant, cette conception hobbesienne de l´homme se retrouve jusque dans les fondements de notre société moderne. Les mouvements politiques libertaires, qui prônent les droits des individus, sont eux-mêmes fondés sur cette théorie.
En tant que femmes vivant au sein d´une société moderne, nous pouvons aspirer à gagner des droits, selon la règle de l´agir pour soi-même. Mais est-ce-là notre seul but ? En soumettant notre destin à des querelles de droits, à des conflits d´intérêts, n´est-ce-pas là nous réduire nous-mêmes ?
Notre société actuelle donne à la femme une place peu enviable : elle est soit considérée comme une créature égoïste se battant uniquement pour ses intérêts, soit comme un produit de marketing, ou encore comme un simple moyen de productivité (la mise en usine de la femme, sous couvert de droits, est une visée stratégique rentable et applaudie en premier lieu par les régimes socialistes).
A tout cela s´ajoute, il fallait s´y attendre, le fait que la femme ne puisse pas regarder en arrière. Pour qu´elle accepte l´arrachement à son foyer et à ses enfants, il fallait que la propagande socialiste trouve des méfaits à la tradition : ceux d´une horrible tradition patriarcale ! Mais quelle était exactement la place de la femme dans cette tradition ?
L´histoire montre, à l´opposé d´une anthropologie individualiste, que l´homme est dès sa naissance enraciné dans un contexte social fondé sur l´amour et l´entraide, fondement de notre tradition (le christianisme) ; pour cette raison, la vision chrétienne est bien plus réaliste. Lorsqu´un nouveau-né arrive, c´est au sein d´une famille, où il est aimé pour lui-même et a été aimé même avant qu´il naisse. De même, l´homme et la femme y sont compris dans la relation. Leur union est fondée sur la réciprocité, l´homme ne pouvant être sans la femme, ni la femme sans l´homme. Il est écrit dans la Genèse que la femme fut créée après l´homme, mais cela ne veut pas dire qu´elle lui est inférieure. Au contraire, étant tous deux créés à l´image de Dieu (1,27), ils sont égaux. Il est écrit que la femme a été créée aux côtés de l´homme, comme une « aide » apparemment de haute nécessité : il lui faut une aide. Le statut d´aide doit être compris dans un sens mélioratif. En hébreu, le terme d´ézèr peut être traduit par aide ou par secours. La femme a été créée par Dieu, non seulement pour soutenir l’homme, mais aussi pour le secourir en cas de danger (le plus grand danger pour lui étant de se détourner de Dieu). Autrement dit, comme Dieu porte secours à son peuple quand il s´égare, la femme doit porter secours à l´homme quand celui-ci s´égare – la femme étant comme l´homme à l´image de Dieu. N´est-ce-pas là une grande mission que Dieu nous a donnée ?
L´homme n´a-t-il pas besoin en ces temps difficiles du soutien de la femme ? Agir contre lui en le dénigrant comme le font les féministes, c´est agir contre nous-mêmes.
Dans l´évolution spirituelle de l´humanité, l´homme et la femme sont unis et ont tous les deux leur part de responsabilité.
L.M.