
La république française est toujours prodigue des deniers publics pour financer les travaux grandioses: alors pourquoi un pont aussi grandiose* alors que l’on n’attend qu’un trafic très limité, qui aurait très probablement pu être absorbé sans difficulté – à un coût infiniment moindre – en renforçant le service des bacs qui assuraient déjà la traversée ? D’autant que l’Etat brésilien de l’Apama connaît des taux de délinquance foudroyants: le passage facilité vers un territoire français ne fera que déstabiliser la population locale de saint Georges, commune frontalière…
Précisément vivent à Saint Georges et le long du fleuve, des tribus amérindiennes, prolétarisées par l’Etat français, anciens chasseurs sédentarisés au prix d’un lourd tribut versé à l’alcoolisme, à la drogue et à la prostitution.
C’est dans ce contexte que Joseph Chanel se présente après deux précédents mandats, dans le cadre des élections municipales sous les couleurs de l’Alliance royale car il a compris, avec son réalisme pragmatique, que la République ne peut pas admettre la diversité des peuples français car elle ne veut que des « citoyens », immatriculés, indistincts les uns des autres. La république se veut une et indivisible, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autre identité pour les personnes que celle d’être un citoyen de la République Française.
Sous un régime royal, la diversité des peuples qui forment la France ne pose aucun problème : des peuples et un roi. De même que la souveraineté de la France est garantie par l’existence bien réelle du souverain qui l’incarne, l’unité du royaume est d’abord garantie par la puissance qui lui donne vie, par la dynastie, l’institution politique qui produit un lien unificateur sensible.
Là où la république écrase les coutumes au bulldozer, les rois de France, quand ils ont formé notre territoire, ont toujours respecté l’identité des peuples agrégés au royaume.
Joseph Chanel l’a très bien compris.
Joseph Chanel est l’honneur de la Guyane
*pont à haubans de 378 mètres de longueur comportera deux voies de 3,50 m de largeur et deux voies mixtes séparées pour piétons et cyclistes. Le tirant d’air minimal sous le tablier est de 15 m, et les deux pylônes culminent à 83 m de hauteur.