Incompétence et bureaucratie au sommet de l’Etat

Editorial du 3/1/2021

Olivier Veran, ministre de la Santé, s’est exprimé à nouveau à propos de la reprise de l’épidémie. Les mesures prises pour limiter la propagation du virus mettent en lumière les défauts intrinsèques du système :

La République est devenue un système technocratique et bureaucratique. Le développement de la bureaucratie met en danger le secteur hospitalier. Bernard Kron, membre de l’académie nationale de chirurgie et vice-président de l’Association des anciens internes des Hôpitaux de Paris, vient d’alerter l’opinion publique sur le risque imminent d’effondrement du système hospitalier en France. En 1970, le système de santé était numéro 1 mondial ; Aujourd’hui, il est au 24e rang des pays de l’OCDE. Dans les hôpitaux, 30 000 patients décèdent d’accidents médicaux chaque année ; Bernard Kron met en cause la bureaucratie. Celle-ci est devenue un parasite, empêchant le personnel médical (médecins et personnel soignant) d’exercer son métier.

La principale cause des décès, dans le cadre de la pandémie actuelle, est l’engorgement des hôpitaux dont l’Etat porte une très lourde responsabilité.

Dans son libre « blouses blanches, colère noire », Bernard Kron porte un constat sans appel : « Le législateur a donné tous les pouvoirs aux directeurs et aux fonctionnaires. La tarification de l’activité dont notre premier ministre fut le promoteur, la loi ‘Hôpital, patients, santé et territoire’ de Roselyne Bachelot, puis la loi de santé de Marisol Touraine ont fait de l’hôpital une entreprise de soins à flux tendu ».

Quand aux médecins libéraux, contrôlés par leur administration de tutelle et sanctionnés pour non-respect des injonctions de nature politique du gouvernement, ils sont dans l’incapacité d’exercer librement leur art. La pandémie actuelle nous l’a clairement montré. Aucun médecin ne prend le risque de soigner des porteurs du virus avec des traitements que l’on a soigneusement mis hors circuit afin de nous imposer la vaccination. Les pharmacies et les professions paramédicales partagent les mêmes contraintes bureaucratiques que les soignants.

Quant aux patients, ils sont devenus les « dindons de la farce ».

Nos dirigeants républicains se sont laissé corrompre par les laboratoires pharmaceutiques ; Ces derniers disposent de moyens financiers considérables et sont en mesure d’imposer des thérapies dont on mesure mal l’efficacité. Cette corruption atteint également un certain nombre de grands praticiens ; leur manque de prudence et l’appât du gain voire leur crédulité les rendent complices d’un système qui à terme étouffera leur conscience professionnelle.

Le laisser-passer sanitaire illustre l’aspect totalitaire de ce système qui se veut démocratique. Rappelons que l’Union Soviétique revendiquait en son temps le titre de démocratie populaire ; la Chine actuelle, également ! Mais l’ausweis sanitaire, présenté comme un outil de contrôle de la pandémie, est également un outil de contrôle social, ce qui est plus grave ! Demain, le laisser-passer sanitaire sera un outil de discrimination politique. Mais le plus tragique, c’est la naïveté partagée par nombre de nos contemporains, voyant dans cette disposition, un moyen de contrôler la maladie. Accepter l’ausweis sanitaire, c’est ouvrir la boîte de pandore. L’accepter, c’est inciter nos gouvernants, rendus tout-puissants par cette démocratie, à recommencer.

Pour sortir de cette situation, il nous faut un protecteur au sommet de l’Etat : un homme détaché des pressions partisanes et des partis politiques, n’ayant de comptes à rendre qu’aux Français ; un homme ayant de la morale et des convictions spirituelles lui interdisant la corruption ; un homme attaché au bien commun ; un homme n’ayant pas le souci de sa réélection. Notre histoire nous a montré les limites de la république, quels que soient les principes de gouvernement mis en place. La cinquième ne vaut guère mieux que les précédentes.

Philippe Lassalle