Délire autour de la grippe porcine

Epidemie

EpidemieDélire autour de la grippe porcine. Et pas n’importe laquelle : une version mutante du virus, ce fameux H1N1 qui a commencé à faire des victimes et a mis sur les dents l’OMS qui a relevé son seuil d’alerte au niveau 5 (sur 6), même si la nuit dernière le Mexique est redescendu d’orange à jaune (ouverture des restos, de certains lieux publics…). Après la crise, la pandémie. De quoi faire tinter une crécelle en criant : “c’est la fin du monde” ? Pas encore semble-t-il. Devenue A, cette grippe qui fut mexicaine et porcine – preuve que le producteur de porcs est plus influent que celui de poulets puisque la grippe aviaire le resta, elle – ne va pas sans poser questions.

Sa stratégie de com’ fut excellente et les médias ont plongé pour faire monter la sauce: cartes en temps réel, déclarations se voulant tellement rassurantes qu’elles inquiétaient… En plus, cette grippe eut la bonne idée de s’en prendre très vite aux gringos et de remonter vers les USA et le Canada pour prendre l’avion vers l’Europe. Hypothèse d’école : si un virus était arrêté par un mur frontalier et qu’elle n’avait frappé que des métèques basanés à sombreros, aurait-elle eu droit à la Une ? Je ne dis pas pour autant qu’elle n’existe pas. Mais son évaluation, les scénarios, son potentiel restent difficiles à évaluer de l’aveu même de spécialistes, comme le professeur Antoine Flahault, directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique de Rennes. Seules certitudes : un peu plus d’un millier de cas – a priori 4 en France – 27 morts, dont 26 au Mexique. On est loin des chiffres d’une grippe classique même si les projections d’un développement de la pandémie laissent présager une surmortalité qui va de relatives dans les pays développés à très élevée dans les pays pauvres où elle pourrait faire les ravages qui fit la grippe espagnole dans nos contrées mal soignées du début du siècle dernier. La question qui se pose – et que soulèvent certains spécialistes – est le niveau socialement tolérable de propagation de la maladie dans des pays occidentaux où elle sera bien plus visible que d’autres qui font plus de victimes mais dans des pays éloignés et ignorés.

Roselyne BachelotMais revenons un peu du côté de notre ligne blanche. Car en attendant, on se prépare avec le Tamiflu des laboratoires Roche, qui est un antiviral mais pas un vaccin. En France les doses (nombreuses, ouf) ont été réparties sur le territoire même si certains médecins ont l’air de douter de leur efficacité. Le fin mot de tout ça pourrait relever de la parano sur une manipulation de l’industrie pharmaceutique et un art consommé de sa part avec les collusions d’intérêts entre différentes puissances financières pour faire grimper la peur. Sans aller jusqu’à la théorie du complot (dont l’inverse existe aussi : on nous referait le coup de Tchernobyl en nous mentant alors que le danger serait imminent), on peut dire que Sanofi-Aventis a du nez.

La firme avait profité du voyage au Mexique du « mari de la chanteuse » pour signer un contrat juteux de développement de son site de production de Ocoyoacac (Etat de Mexico). Daté du 9 mars 2009, celui-ci prévoit la création d’une unité produisant des vaccins… contre la grippe. Saisonnière en principe mais avec la possibilité de basculer vers la fabrication de vaccins contre une grippe pandémique.
Comme c’est étrange….