C’est la panique !

Editorial du 29/8/20201

10 jours, seulement 10 jours, c’est le temps qu’il a fallu aux talibans pour conquérir le pays des Pachtounes. Depuis quelques jours pourtant, la déroute occidentale était imminente et la France ne s’y est pas préparée. Aucune anticipation, c’est lamentable ! Il y a un problème de stratégie dans notre pays. Nos dirigeants sont des gestionnaires alors qu’il nous faudrait des décideurs, une autorité qui prenne la mesure des enjeux nationaux et internationaux (santé et justice, pauvreté et sécurité de nos compatriotes, etc.). Les talibans ont détruit 20 ans d’efforts. Kaboul, ville ouverte, est tombée en quelques heures sans combattre.

J’appelle tous les militants pour les droits des femmes et nos représentants politiques à s’exprimer avec moi contre les règles mises en place par les talibans en Afghanistan ; un silence serait un aveu de complicité. Il s’agit de dénoncer les atteintes gravissimes à la dignité humaine qui sont intolérables : « Les jeunes écolières recevront une éducation islamique en étudiant exclusivement le coran à l’école jusqu’en sixième puis resteront à la maison. L’âge du mariage est désormais fixé à 13 ou 14 ans. Elles ne pourront sortir qu’accompagnées d’un homme de leur famille quel que soit l’endroit où elles se rendent et elles seront habillées en burqa noire avec le visage masqué… ». En quelques dizaines de minutes à Kaboul, les commerçants ont dissimulé ou enlevé des vitrines les publicités où l’on pouvait apercevoir des visages de femmes. Celles qui œuvrent dans la société ont été renvoyées dans leurs foyers : médecins, professeurs ne pourront désormais plus exercer que des activités domestiques. L’obligation de se marier de force avec un combattant ou un membre du mouvement est désormais dans les actes…

Les ambassades occidentales ont été évacuées avec une panique non feinte même si elles ne veulent pas le reconnaître. L’aéroport est devenu la seule porte de sortie. La France a deux priorités dans ces urgences, rapatrier ses ressortissants et les Afghans qui l’ont aidé dans ses missions sur le terrain. Le retrait ne suffit pas ; avec la réouverture inéluctable des camps d’entraînements djihadistes, une politique stratégique en France doit se mettre en place. La lutte contre les conflits intérieurs ou extérieurs passe par un renforcement militaire conséquent.

L’attentisme est criminel pour nos concitoyens. La diplomatie européenne, comme l’OTAN, a prouvé à de nombreuses reprises son inefficacité, car les enjeux sont différents d’un pays à l’autre. En matière de défense ou de diplomatie, c’est à la France d’assurer les intérêts Français. Compter sur l’autre est irresponsable et nous rend dépendants.

La lutte contre ceux qui pourraient importer le djihad en France exige un renforcement des frontières. La France ne doit pas devenir un pays de conquête. C’est avec calme, détermination et aussi la volonté de garder à notre pays son identité et sa culture que je le dis avec force et résolution : préparons-nous, soyons unis en tant que nation une et indivisible. Il n’y a ni paranoïa, ni complotisme dans ces propos, seulement du bon sens.

Plusieurs décisions devraient être prises dans un temps court pour concevoir la lutte contre d’éventuelles exactions. S’y préparer et montrer sa force est la première forme de dissuasion. Un conflit n’est jamais souhaitable… S’y préparer, c’est donner un avenir pacifié à nos enfants.

Olivier Leconte, Délégué général